Auteur invité par Sylvain Prudhomme durant la saison 2018/2019, Guillaume Poix revient pour notre plus grand plaisir en tant qu’auteur associé pour les deux prochaines saisons. L’occasion pour nous d’approfondir les rencontres et de l’accompagner dans son travail d’auteur et de metteur en scène.

Nous allons déplier et tisser avec lui et avec vous des projets sur mesure alliant littérature, théâtre, cinéma. Nous allons approfondir notre découverte de sa langue hybride, inventive, inédite, confrontée à l’état du monde. Cette langue « qui ne se débine pas ». Né en 1986, Guillaume Poix est auteur, dramaturge, et metteur en scène. Il a publié en théâtre notamment Straight, Wave et Waste. Il a récemment écrit et mis en scène Tout entière et a travaillé avec Christian et François Ben Aïm et Ibrahim Maalouf à l’écriture d’une partition chorégraphique, Brûlent nos cœurs insoumis. Son premier roman, Les Fils conducteurs pour lequel nous l’avions reçu en mars 2019 a reçu le prix Wepler-Fondation La Poste 2017. À la rentrée de septembre paraîtra son deuxième roman chez Verticales, Là d’où je viens a disparu. Côté théâtre sa dernière pièce Soudain Romy Schneider, tente d’approcher, par la fiction, une part de ce mythe. Nous vous proposerons dès cette saison de participer au Protocole Romy, un projet collaboratif qui tournera autour de cette figure mythique qui questionne notre rapport à la fiction et à la réalité. C’est aussi sur ce thème que Guillaume Poix partagera l’affiche, en novembre, de la première rencontre du cycle La Fabrique de l’écriture proposé par l’auteur Arno Bertina. Il rencontrera aussi les élèves du département théâtre  du conservatoire, et parcourra le territoire dans les médiathèques, établissements scolaires…

3 questions à Guillaume Poix

Nous avons demandé à Guillaume Poix comment il se projetait en tant qu’auteur associé au Grand R dans cette période si unique ? Qu’attend-il de cette association et de ses futures rencontres avec vous ?

Guillaume Poix, avant ?
Je ne sais plus grand-chose de ce que j’appelais avant la suite. Je me projetais d’une saison sur l’autre, je construisais mentalement dans mon imaginaire un horizon. La suite était toujours vague, informe, fuyante mais elle était certaine.

 

Guillaume poix, aujourd’hui ?
Ce que nous avons subi en ces jours de printemps 2020 renverse ma perception du temps et donc de l’écriture. Je cherche comment donner forme à la suite. Venir écrire, travailler à La Roche-sur-Yon, rencontrer plusieurs quelqu’uns, écrire avec eux, retrouver des quelqu’uns devenus depuis ma dernière visite des visages et des histoires, des prénoms et des pratiques, prendre le relais de Sylvain Prudhomme que j’aime tant, retrouver la Maison Gueffier et
ses habitantes obstinées, arpenter la Vendée, chercher le sens de s’installer par l’écriture en un lieu à propos duquel je n’ai qu’une certitude : je ne le connais pas et je ne prétends pas le connaître. C’est une page blanche. Mais je ne suis pas du genre à me débiner devant une page blanche. J’énumère sans filtre ce qui naît en moi quand je pense à la perspective de venir pour deux saisons vivre avec vous et je ne peux que redouter de mauvais courants nous empêchant d’apprendre ensemble, et d’ainsi éprouver les bienfaits de la vraie vie – celle qu’on partage.

 

(…) je suis prêt pour ça à mettre toute la distance physique et les masques qu’il faudra pour vous écouter et vous regarder vous .

 

Guillaume Poix, des envies ?
Je voudrais vraiment que ces deux saisons aient lieu, que les pièces se jouent, que les spectacles soient vus, que les temps forts, les ateliers, les lectures, les réunions d’équipes et les performances se fassent,  je voudrais vraiment arpenter le département, je voudrais vraiment vous entendre vous et vous rencontrer vous et je suis prêt pour ça à mettre toute la distance physique qu’il faudra et tous les masques qu’il faudra pour vous écouter vous et vous regarder vous, je voudrais vraiment comprendre comment continuer différemment et trouver des chemins pour conjuguer le futur simple et reléguer le futur antérieur aux mauvais livres, je voudrais vrai-ment qu’il y ait une suite et trouver sa forme avec vous, je voudrais vrai-ment, éperdument, follement savoir ce que c’est, ou plutôt, quand c’est pour vous la vraie vie.

Avec Guillaume Poix

MAR. 24 NOV. À 19H
RENCONTRE LITTÉRAIRE
Là d’où je viens a disparu
Gratuit sur réservation

_

La Fabrique de l’écriture avec Arno Bertina
Sam. 21 nov. | 14h-17h.

Ça tient dans la poche
Supplément à la vie de Barbara Loden, Nathalie Léger
Mer. 25 nov. | 19h

Accueillir un auteur dans sa classe et expérimenter un atelier d’écriture.
Cycle pour les enseignants en partenariat avec l’atelier Canopé 85


Écrire de chez soi sur la langue de Guillaume Poix
3 ateliers d’écriture à distance de 19h à 21h le lundi, sur le travail et la langue  de Guillaume Poix et animés par Sophie Dugast.
D’octobre à décembre