Bigre

Molière de la meilleure Comédie en 2017

Sans prononcer un mot, trois clowns contemporains font face aux petites joies et aux grands tracas du quotidien. Ce mélo burlesque érige échecs et dérapages en art du rire.

Trois petites chambres de bonne, avec toilettes communes sur le palier, sous les combles défraîchies d’un immeuble bourgeois. C’est là que vivent des locataires que tout oppose. Il y a un geek enrobé, accro aux gadgets high-tech, qui affiche une obsession maladive pour l’ordre et la propreté. Il y a un hippie à lunettes, lui totalement bordélique, qui vit dans un bric-à-brac impressionnant. Il y a une jolie brune, apprentie en médecines (plus ou moins) douces, qui torture son poisson rouge au sein d’une bonbonnière du dernier kitsch.

Ces trois hurluberlus ont une particularité : ils ratent tout ce qu’ils entreprennent. Les catastrophes s’enchaînent. Les gags pleuvent. Les objets s’envolent, les corps valdinguent, engendrant incendies, fuites, catastrophes… Sans paroles – mais à travers maints borborygmes, chants et onomatopées – nos anti-héros font face à ce chaos incessant. On rit beaucoup de toutes leurs bouffonneries. Et on s’attache à leur âme loufoque, qui s’accroche à tout ce qui peut ressembler à la vie, à l’amour, à l’espoir.