Adieu la mélancolie

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Le metteur en scène Roland Auzet s’entoure de jeunes comédiens d’origines françaises et chinoises pour une fresque théâtrale librement adaptée du livre Le Gène du garde rouge – Souvenirs de la révolution culturelle du poète chinois Luo Ying. Une brillante mise en perspective de l’histoire de la Chine et de l’Europe et de ses résonances contemporaines.

Vue d’Occident, la Révolution culturelle est parfois ce moment, rendu presque sympathique par le Pop Art, de l’histoire d’un pays communiste dont la jeunesse, dans un élan spontané et généreux, parvient, au prix de nombreux morts, à faire vaciller un système sclérosé, sous la conduite d’un Grand Timonier blanchi de ses erreurs passées. Un épisode majeur de l’histoire qui séduisit les intellectuels et les artistes en Europe et qui contribua à construire l’imaginaire des années 68 en France.

Adieu la mélancolie suit principalement le cheminement de l’auteur Luo Ying, ancien garde rouge devenu poète et homme d’affaire, face à Daf Rosenberg, figure sombre d’un occidental ayant collaboré au pouvoir de Mao. Autour, une cohorte de jeunes gens, de plain-pied dans la mondialisation et le capitalisme, qui sont le visage de la Chine d’aujourd’hui. Une nouvelle génération en quête de sens et porte-étendard d’une modernité reposant sur une tragédie historique tue et tabou, mais sue de tous. Une réflexion passionnante sur la construction des êtres dans un monde sans mémoire.

Sous prétexte d’aller de l’avant, nous feignons d’avoir oublié. Dans notre société, personne n’est indemne.
Luo Ying

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ON EN PARLE

Louise Chevillard, journal La Terrasse
Adieu la mélancolie, mise en scène Roland Auzet : claque violente d’un tabou mondial