La Guerre n’a pas un visage de femme

Figure théâtrale majeure de sa génération, Julie Deliquet s’empare du texte de Svetlana Alexievitch pour en faire un récit choral d’une poignante humanité.

Julie Deliquet, metteuse en scène directrice du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, adapte l’essai documentaire de Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature 2015, qui donne la parole à des combattantes de la Seconde guerre mondiale. Sur scène, une troupe entièrement féminine incarne ces récits poignants, où résonne une véritable quête d’humanité. Réunies dans un appartement communautaire, ces anciennes camarades du front ravivent leurs souvenirs, leurs silences, leurs blessures. Fidèle à l’écriture polyphonique de l’autrice, Julie Deliquet transforme le théâtre en lieu de mémoire vivante. Le plateau s’imprègne peu à peu d’odeurs, de gestes, de couleurs : tout remonte à la surface. Cette approche d’une grande sensibilité explore des vies invisibilisées et rend hommage à une lutte trop souvent oubliée. Grâce à une direction d’acteurs puissante et un travail de troupe magistral, cette création nous bouleverse.